Champs à sol fertile labourés, à proximité de deux sources.

Au nord l’établissement comprend un édifice sur un podium (d’un temple ou plus probablement d’un mausolée) et au sud, délimitée par des orthostates alignés, une ferme munie d’un torcularium. Aux alentours des deux structures, on relève une structure tardive probablement de l’époque byzantine construite avec spolia. Quelques gourbis modernes, actuellement abandonnés, ont été édifiés avec des pierres antiques empiétant les structures antiques. Le podium, soutenu par des pièces voûtées, et la cella couverte d’une voûte d’arête, conservent des murs en opus vittatum (8 m de hauteur) amorcés dans des chaînes d’angle robustes. Ces parois se distinguent par cinq assisses de dalles en calcaire en correspondance de la base du podium, du pavement de la cella, de la base et de l’imposte des calottes des niches, et du toit de la cella. La cella conserve deux niches ménagées dans chacune des trois parois. Le côté ouest du podium comporte dans sa partie nord un pilastre pourvu d’une rainure verticale pour faire glisser une dalle large de 0,90 m, qui donne accès à la chambre funéraire voûtée sous le pronaos (cf. le mausolée de Kasserine, Hallier 1993, 39, fig. 14, 16). En effet un sarcophage a été réutilisé en verticale dans la structure byzantine. Le pilier cannelé composé de quatre monolithes à l’angle nord-ouest de la cella est encore inséré dans la maçonnerie, mais le chapiteau et les deux linteaux au-dessus qui apparaient in situ dans la planche VII publiée en 1895 par Carton, sont effondrés. Quant aux linteaux cela s’est passé entre1993 et 1994. Ce chapiteau et un fragment d’un bas-relief représentant une guirlande de laurier qui au centre est ornée d’une rosace à quatre pétales, ont été mis au jour lors des fouilles clandestines de 2008. Carton avait déjà vu deux fragments du fronton ‘ornés d’une énorme guirlande’, une corniche à modillons, une colonne en calcaire fragmentaire, une base de colonne ionique (ou composite à double scotie sur plinthe carrée) et le fût lisse qui maintenant sont dans le secteur nord-ouest du podium, mais auraient dû faire partie du pronaos. Le chapiteau corinthien de pilastre publié par Carton 1895, fig. 69 appartient à l’angle nord-est. Les deux chapiteaux corinthiens de colonne du pronaos sont mal conservés. De nombreux fragments de corniches moulurées jonchent le sol ou sont remployées comme orthostate dans la structure byzantine.

L’antique ferme (25,9 x 31,60 m) définie par les trois chaînes d’angle conserve au nord-est le torcularium qui comprenait deux presses. Une de ces presses conserve une maie ayant la rigole (Ø 1,30 m) érodée à cause de la pression exercée par les noyaux d’olives et les acides contenus dans le liquide pressé. La maie à été détruite pendant les fouilles clandestines de 2008. Les blocs d’ancrage sont insérés dans un mur parallèle au mur extérieur est. L’espace entre les deux murs (3 m) aurait pu servir de dépôt et éventuellement de local de manœuvre pour le compactage des olives et l’évacuation des grignons ou marcs. Une extension ultérieure au nord-ouest du torcularium conserve une citerne revêtue d’enduit étanche de tuileau. La source au nord-ouest du mausolée est captée dans une belle structure circulaire en opus vittatum, qui a pu faire partie des ouvrages hydrauliques décrits par Carton 1895, fig. 71.

Les spolia remployés comme orthostates dans la structure byzantine comportent un sarcophage, une corniche décorée d’un rinceau, plusieurs montants et un montant décoré du croissant de Saturne en bas-relief (de Vos, Attoui 2011, 34 et fig. 11a-b).

Mobilier Une meta et deux fragments de meules manuelles dormantes en calcaire nummulithique blanc. 

Carton 1895, 221-5, fig. 65-71, pl. VI-VII.

de Vos and Attoui 2013, 95.