Pente escarpée et boisée du versant droit de l’oued Khalled, exposée à l’ouest au pied du djebel Khrashim bou Ganfoud couvert d’une forêt de pins d’Alep.
L’important établissement est malheureusement bouleversé par des fouilles clandestines. Auprès de l’oued Khalled une citerne oblongue est divisée en deux bassins par un muret. Les angles intérieurs de la citerne sont arrondis; les blocs équarris des angles extérieurs ont été enlevés. L’intérieur de la citerne est revêtu d’enduit de préparation frappé à coups de bâton horizontaux pour le compacter et créer des stries qui favorisent l’adhésion de la couche suivante. La préparation était appliquée sur toute la longueur de la citerne, avant la construction du mur bas qui la divise en deux bassins. La préparation est aujourd’hui visible là où le mur bas de division s’est écroulé. Le long mur vers la pente était construit contre le terre-plein, le mur vers l’oued a complètement disparu, en dépit de la fondation solide de la citerne.
Le corps central de l’établissement est situé plus en haut. Il comprend une grande maie de pressoir cassée en deux; la partie supérieure a été mise au jour récemment; bien conservée, elle est de forme presque carrée avec le bec en saillie et flanqué de deux encoches rectangulaires destinées à recevoir les bords d’un bassin, constitués pour éviter la perte des liquides pressés. Les parties externes des deux encoches sont cassées. Des petits canaux ou rainures sont taillés à distances régulières perpendiculaires au cercle intérieur de la rigole circulaire de la maie. La partie inférieure de la maie est restée au ciel ouvert depuis l’abandon du site, sa rigole est érodée. Un bloc en calcaire blanc présente un canal à coupe ou section similaire à celui de la rigole de la maie: il s’agit probablement du prolongement de la rigole. Le contrepoids aussi de dimensions considérables est enterré près de la maie. Le montant peu élevé d’une porte ou plutôt d’une fenêtre est déposé pas loin du pressoir. Plusieurs orthostates alignés émergent à la surface, aussi une portion d’un mur en opus africanum, rempli d’opus vittatum dont les moellons sont de module relativement grand. Un grand bloc parallélépipédique pourvu d’un trou transpercé à fond en forme carrée était peut-être l’ancrage de l’arbre vertical du levier. Un linteau d’ancrage en calcaire blanc se trouve dans le champ entre l’oued Khalled et l’établissement. Deux fragments d’une conduite d’eau constitués de parallélépipèdes en calcaire avec un canal taillé dans la face supérieure et la moitié d’un puisard en calcaire blanc appartiennent sans doute aux citernes étendues construites à l’est, à un niveau légèrement plus haut.
de Vos and Attoui 2013, 171.
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