Le bâtiment est situé au pied du massif d’El-Hadjra el-Safra entouré de champs labourés, à 600 m de la piste la plus proche. Il domine la vallée de l’oued Arkou.

Dimensions Dimensions du bâtiment: 17,20 x 7,50 m ou 55 x 25 pieds romains.

Description Matériel: calcaire blanc-gris.

Technique de construction Chaînes d’angle verticales en grand appareil, parement extérieur en opus vittatum très régulier, à l’intérieur en opus vittatum moins régulier aux moellons de dimensions différentes. L’édifice, orienté nord-sud, abritait un torcularium construit en opus vittatum avec des chaînes d’angle verticales en grand appareil. A en juger par la surface et la planimétrie, l’édifice abritait deux presses et, éventuellement une habitation dans le secteur ouest du premier étage. Malgré la suppression de plusieurs chaînes d’angle, les murs ouest et nord sont conservés jusqu’à une hauteur de 6,3 m et se distinguent par des moellons équarris en biseau et posés en assises de manière à former un profil discontinu de la paroi. Le torcularium a été construit sur une pente de 15%, pour faciliter l’écoulement de l’huile du niveau de pressage vers les bassins de décantation.

Les deux consoles, parpaings en boutisse, avec saillie interne correspondent aux axes des éléments de presse et servaient à loger l’extrémité mobile du levier (prelum) qui devait mesurer entre 11,5 à 12 m de longueur. Les contrepoids sont probablement ensevelis dans la partie ouest (4,3 x 6 m) près du mur ouest pour faciliter les manœuvres autour de la porte et des bassins de décantation. L’unique porte attestée et relevée se trouve dans le mur sud, elle conserve un seuil et deux montants, dont le plus haut mésure 2,15 x 0,85 m. Les deux fenêtres (0.8 x 1,2 m) dans le mur est, situées dans l’axe des blocs d’ancrage et des maies, étaient utilisées pour l’introduction des olives ou des raisins et pour l’évacuation des grignons au sein de l’espace de manœuvre (3,4 x 7,1 m) derrière les blocs d’ancrage, qui pouvait abriter une meule pour compacter ou dénoyauter les olives. L’appui de la fenêtre sud est encore in situ. Au centre il est muni d’un canal de drain pour les eaux pluviales et le nettoyage. Il y a en plus deux longues rainures pour la maintenance des volets. L’appui nord, déplacé en dehors du bâtiment, conserve les saignées de carrière. Le bloc d’ancrage nord est amorcé dans le mur périmétrique est, justifiant la position nonaxiale de l’encoche à queue d’aronde réservée au levier. Le soubassement du mur nord est formé d’une assise de blocs parallélépipédiques en boutisse, amorcés dans l’opus vittatum laissant une saillie de 0,40 m vers l’intérieur, en correspondance des maies et des bassins de décantation. Les maies en calcaire mesurent 2 m de chaque coté, elles conservent un cercle gravé (ø 1.58/1.59 m) légèrement supérieur au diamètre des scourtins. Un revêtement d’opus signinum, conservé entre les parois latérales et les maies, aurait remplacé la rigole classique entaillée dans la maie pour canaliser le jus pressé dans les deux bassins. Ces derniers construits en opus vittatum, sont partiellement couverts de grandes dalles en calcaire. Chaque bassin (2,4 x 1,62 x 1,47 m = 5637,6 litres) présente des angles intérieurs arrondis, encore revêtus d’enduit étanche de tuileau et un bourrelet entre les parois et le fond.

Le linteau de la fenestra clathrata au-dessus de la porte dans le mur sud est conservé ainsi que les deux mortaises circulaires pour l’insertion des pivots des volets, et quatre petites cavités rectangulaires pour loger les barreaux métalliques, probablement pour l’aération de l’édifice. Pendant l’antiquité tardive la porte a été murée. L’enlèvement des grands blocs pour les réutiliser a causé des lacunes et des effondrements importants dans les murs nord et sud. A en juger par les fragments trouvés à la surface l’édifice disposait d’un toit à pignon constitué de tuiles.

de Vos and Attoui 2013, 93.

de Vos 2000, 26-9, fig. 36.1-7;76-80.4.

de Vos 2004, 40-1, 2013, 157, fig. 6.9.