Le haut éperon rocheux de l’extrémité du kef el-Ghrab (‘Rocher du Corbeau’), offre à la zone située en dessous un abri naturel aux vents et aux tempêtes du nord-ouest, qui sévissent dans l’Afrique du Nord. Les champs qui entourent le site sont labourés, le sol du site est trop rocailleux pour être labouré. L’établissement a subi un démantèlement continu par le gourbi qui se trouvait jadis dans le champ situé au sud.

L’éperon a été taillé pour obtenir deux parois verticales et une emprise au sol de la construction. Le mur parallèle à la paroi de la falaise conserve deux montants et un linteau effondré qui témoigne d’une porte large de 1 m. Les deux blocs avec encoche rectangulaire peuvent être destinés à loger les poteaux-guides des deux leviers du torcularium dans la pièce longue et étroite (15,2 x 5,55 m), accessible de l’est.

La paroi rocheuse sud-ouest qui conserve une entaille, vraisemblablement une ante ou un pilastre, donne naissance à un mur perpendiculaire à la paroi est, délimitant une chambre de 3,85 x 8,8 m, dont les blocs bossés taillés en crossette se chevauchent (cf. la citerne du site 31). Le pavement en opus signinum de la pièce est préservé à proximité du pilastre de la paroi rocheuse. Les deux pièces décrites ci-dessus sont adossées au rocher en formant un plan en forme de L. Des fragments de la paroi nord en opus vittatum se sont effondrés. Au sud de la structure en forme de L on relève un bloc d’ancrage renversé avec son linteau d’ancrage. Ils devaient occuper le mur sud avec le second bloc d’ancrage fragmentaire déplacé à l’est de la structure. La maie de la presse conserve, dans la dépression d’un gourbi abandonné, une dalle longue et étroite munie d’une rigole circulaire (ø reconstruit 1,7 m). Les structures situées à l’ouest sont également appuyées à la roche, des fragments de tuyaux en terre cuite entassés auprès du rocher suggèrent la présence d’une voûte.

de Vos and Attoui 2013, 50.