L’établissement se trouve sur un petit mamelon du versant oriental du djebel Kabria (‘petit’) dans la haute vallée de l’oued Ben Nsira près de la source d’un des affluents de l’oued. Le djebel Kabria est un rocher émergeant complètement érodé, avec des traces d’extraction de calcaire (site 39), selon une tradition attestée autour de toute la Méditerranée antique: une série d’encoches à intervalles réguliers affleurant la surface rocheuse ou au fond d’une rainure (Papageorgakis, Kolaiti 1992, 38). La roche affleure également sur le côté gauche de l’oued, montrant deux rangées d’encoches taillées (site 37) dans le fond d’une rainure ininterrompue. La technique de coupe est la même que celle attestée dans le site 395. Le terrain autour du site est utilisé pour cultiver des céréales et des oliviers.
L’exploitation rurale de l’édifice rectangulaire (21,5 x 14,4 m), était agrandie dans la deuxième phase (23,4 x 21 m) couvrant au total une superficie de 434 m2. Le mur est de l’unité d’origine comprend un montant monumental (avec deux trous carrés: cf. site 329), les deux montants encore debout, et un seuil dans la partie sud près du lieu où l’un de ses jambages est couché sur le sol (pour un effondrement similaire voire sites 31 et 205). Cette entrée est plus grande que celle des piliers qui sont encore debout. La ferme est construite sur des citernes orientées estouest, qui sont identifiées dans les alignements d’orthostates des murs de séparation entre les différentes camerae et des dépressions dans le sol à la suite de l’effondrement des voûtes. On remarque quelques fragments de pavement en opus signinum encore à l’ouest du torcularium, large de 2,2 m, avec un contrepoids in situ: le bloc d’ancrage qui était inséré dans le mur d’enceinte ouest a été jeté à brève distance de ce mur. Une auge en calcaire fragmentée dans le même torcularium a pu être utilisée pour la décantation de l’huile. Le contrepoids est retaillé d’une stèle funéraire double (voir ci-dessous). La ferme a été agrandie dans la seconde phase d’une aile latérale et de deux pièces, qui comprennent un contrepoids réutilisé en position verticale, en fonction d’orthostate. L’encoche à queue d’aronde dans le côté court du contrepoids s’était cassée en deux: pour cela, on a dû le remplacer par un autre, retaillé du cippe funéraire à deux cantons de P. Perellius et de --]mma Faustina. Dans cette zone, on observe des fragments épars d’un petit bassin, d’un contrepoids à vis ou d’un mélangeur, et d’un petit seuil avec drain (sa largeur de 1 m est en ligne avec la lumière de la porte entre les deux postes qui sont encore debout). Un contrepoids renversé à 90°, un seuil et un bloc d’ancrage relativement petit sont évidemment ex situ.
Au nord-est de la ferme, à une distance d’environ 15 m quatre cippes funéraires sont éparpillés sur une petite surface. Trois orthostates émergeants suggèrent un monument ou enceinte autour des cippes. Le terrain montre des traces de fouilles illégales.
de Vos and Attoui 2013, 40.
de Vos 2004, 50.
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