Toponym

Aïn el Kessar, Ksar ben Tralah

Location

36.44° N, 9.209° E, h. 585 m.

Sur un mamelon au pied de la pente ouest du kef Arrhas, à l’ouest de l’intersection de deux voies antiques, l’une desquelles coïncide avec la route N. 67 Rihane-Dougga et l’autre avec la pente en direction du col entre la vallée de l’oued Arkou et la vallée de Bir Saïfine. Situé près de l’origine de l’un des affluents de l’oued Zaroura, l’établissement fait partie du bassin versant de l’oued Faouar.

Définition

La position stratégique surplombant l’intersection de deux voies Thibursicum Bure - Uchi Maius et Thugga vallée de l’oued Faouar conduisait Carton à interpréter le bâtiment carré comme une tour de guet. Les inscriptions funéraires nombreuses et les éléments de la presse sporadiquement distribués sur le terrain suggèrent qu’un établissement rural avec nécropole a été démoli dans l’antiquité tardive (probablement byzantine) pour élever une tour stratégique.

Description

Le site comprend: 1. une grande enceinte de blocs de laquelle émergent des structures antiques composées de blocs réutilisés (y compris les éléments de presse et des épitaphes); 2. la base carrée (8,17 x 8,17 m) d’un podium d’un mausolée en grand appareil sur lequel, à l’époque byzantine, on a construit une tour avec des blocs réutilisés, parmi lesquels des blocs bossés et deux seuils réutilisés sur le côté est et un seuil dans l’angle nord-est, non en fonction d’entrée, mais comme matériau de construction du parement du noyau de caementicium. Dans le mur de la tour a été trouvé, vraisemblablement dans le parement de la façade sud, mais maintenant disparu, un des trois blocs portant une dédicace à Alexandre Sévère (CIL 8.26548) qui ont été retirés du cirque de Thugga, ainsi que la grande inscription funéraire de M. Mattius Viator Optatianus (CIL 8.15361) et le cippe de son fils ]Optatus. Situé auprès de l’angle sud-ouest de l’enceinte, le côté nord de la tour a été renforcé par une plate-forme de lourds blocs bossés de pierre de taille. Les chercheurs de métal ont coupé les coins inférieurs des blocs parallélépipédiques pour enlever les crampons de bronze fixés dans les mortaises qui reliaient deux blocs adjacents. Au lit d’attente des blocs il n’apparaît pas de mortaises (cf. citerne site 251).

Ad 1. Dans l’angle sud-est de l’enceinte figure un bloc d’ancrage renversé près de deux orthostates du mur périmétral dans lequel le bloc était inséré jusqu’à il y a quelques années. De grandes dalles ou des blocs de pierre ont été dégagés par les chasseurs de trésors. Non loin de là, au-delà du mur périmétral, se trouve un linteau évidé en deux pleins cintres ex situ, d’un type fréquemment rencontré dans les environs de presses (sites 25, 63, 207, 474). Réutilisé dans le mur est intégré un petit cylindre en calcaire. Au centre de la partie sud de l’enceinte se trouve ex situ la moitié d’un autre bloc d’ancrage, qui pourrait être localisé à l’origine en face de l’ancrage de l’angle sud-est. La restitution proposée de cette zone montre une pièce longue et étroite avec un ancrage aux deux extrémités et deux leviers convergeant vers le centre, selon un modèle attesté en Campanie (Castellammare di Stabia, Scafati) et peut-être aussi dans les pressoirs des sites 21 et 207. La maie avec une rigole circulaire (ø intérieur 1,6 m) jetée en dehors de l’angle nord de l’enceinte, est un des 12 exemplaires de la catégorie des grandes maies (1,47-1,9 m) - c.-à-d. grandes par rapport aux autres 14 maies moins importantes (1,04 à 1,4 m) trouvées dans la zone étudiée autour de Thugga. Dans les zones prospectées de Kasserine et de la Tripolitaine les maies mesurent de 1,1 à 1,45 m.

Du côté est de l’enceinte un pan de mur reste debout entre deux orthostates bossés; un fragment d’un mur qui délimitait une citerne est tombé du côté nord. Deux seuils sont remployés en position verticale comme orthostates.

Mobilier

Meule manuelle courante en lave noire.

Citations of the site

L’interprétation du site comme cimetière persévère dans le CIL 8, p. 1480 ad 15361-68 sepulcretum ibi superest, cuius cippi etiamnunc stant loco antiquo recti.

Carton 1895, 239:

"Ksar ben Tralah. – ‘Pan de mur en grand appareil avec tour. Cette construction devait défendre le col où elle est située. C’est un bel exemple des castella qui ont été élevés par les anciens dans les défilés, et, dans ce cas spécial, pour défendre les abords de Thugga. Une source, captée autrefois, jaillit au pied de la tour, assez bien conservée, et qui se trouve, comme le reste de la ruine, dans un triangle formé par l’entrecroisement de trois voies antiques allant: de Thubursicum bure à Thugga, de Thubursicum bure à Uci Maius, et de Thugga vers Numluli"

Carton 1895, 241:

"‘Dans le C.I.L. il est écrit que les monuments funéraires de Ksar ben Tralah sont en place. J’ai en vain fouillé le terrain situé au-dessous de l’inscription précédente"

[c.-à-d. CIL 08.15361]; CIL 8.26548c est le troisième bloc final de l’inscription; les autres deux ont été découverts à Aïn el Ksar (site 41) par L. Poinssot 1909, 122-123 et 1913, 155

de Vos 1997, 204.

de Vos and Attoui 2013, 28.

Espérandieu 1890, 467-8, n° 24-27.

Poinssot 1885, 27:

"Ksar ben Talha, petite ruine occupant la partie orientale du plateau qui sépare la vallée de l’oued Arkou de celle du Faouar. On y voit les fondations d’une construction carrée faite de pierres de taille, et un cimetière dont les cippes sont encore debout"

Bibliography

Carton, L. B. C. (1895). Découvertes épigraphiques et archéologiques faites en Tunisie (région de Dougga). Paris: Leroux. Bibtex
de Vos, M. (1997). «Gli antichi insediamenti rurali nei dintorni di Dougga e il riciclaggio delle epigrafi». In: Dougga (Thugga). Études épigraphiques. Edited by: M. Khanoussi and L. Maurin. Études 1. Ausonius: Bordeaux, pp. 201-206. Bibtex
de Vos, M. and R. Attoui (2013). Rus Africum. Tome I: Le paysage rural antique autour de Dougga et Téboursouk: cartographie, relévés et chronologie des établissements. Bibliotheca Archaeologica, 30. Bari: Edipuglia. Bibtex
Espérandieu, É. (1890). «Inscriptions romaines de Kef, de Teboursouk et des environs». In: Bulletin Archéologique du Comité des Travaux Historiques et Scientifiques, pp. 463-88. Bibtex
Poinssot, J. (1885). «Voyage archéologique en Tunisie exécuté en 1882-1883, sur l’ordre de S.E. le Ministre de l’instruction publique, Les routes de Carthage à Sicca Veneria et de Carthage à Theveste». In: Bulletin trimestriel des Antiquités Africaines 3, pp. 16-44, 89-111, 174-187. Bibtex

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