Versant sud du promontoire au nord de l’oued El Beida et au sud de l’oued Maatria.

L’établissement monumental est articulé en trois unités antiques. La structure fut documentée et interprétée par L. Carton avant 1895 comme église à trois nefs et pourvue de baptistère. L’établissement conserve encore une villa rustica et deux longs murs de terrassement en opus vittatum s’étalant sur deux niveaux superposés qui ne sont pas mentionnés par Carton. Le mur inférieur partiellement fondé sur la roche vierge de calcaire jaune poreux, a eu besoin d’un contrefort carré (cf. sites 49 et 63). Les murs relient la villa à l’église située à un niveau inférieur et construite contre la pente raide de la colline qui dévale dans le lit de l’oued el Beida. On pourrait penser que les propriétaires de la villa de Bas Empire aient voulu gagner le ciel ou le paradis en construisant l’église ou en donnant une partie du terrain à l’église.

L’abside de la nef centrale est bien conservée. Le pilier sud de l’arc en plein cintre de la calotte est conservé à une hauteur assez élevée pour héberger un nid de cigognes. L’extrémité de la nef sud présente une forme arrondie à l’intérieur et carrée à l’extérieur; elle est construite contre la pente raide de la colline et pourvue d’un solide redan de fondation.

L’abside centrale, orientée ouest, est percée par deux fenêtres, l’une au centre et l’autre dans le mur sud; le mur nord n’est plus conservé. ‘Les églises antérieures à l’époque byzantine étaient très souvent ‘occidentées’ dans l’est de l’Africa’ (Duval 1999, 939). L’extérieur de l’abside est entouré d’un canal maçonné au niveau du sol dans la moitié nord et soutenu par des consoles de blocs équarris insérés verticalement dans l’extérieur des murs sud de l’abside et de la nef latérale sud. Le canal est revêtu d’enduit étanche de tuileau destiné à recueillir les eaux pluviales du toit et les faire confluer dans les citernes situées en bas, dans le secteur à l’est de la structure. Le piédroit d’angle de la salle appuyée au flanc nord de l’abside émerge à la surface. La salle circulaire du baptistère est aujourd’hui arasée à fleur de sol; seulement la moitié supérieure vers le sommet de la colline est visible. Une citerne sur la terrasse supérieure est liée avec un canal construit sur le terrain devant la citerne. Le mur sud de la citerne est aligné sur le mur de terrassement supérieur. Le revêtement étanche de l’intérieur de la citerne couvre encore une grande partie des parois et des angles arrondis. Une structure à deux niches semi-circulaires est appuyée à l’angle massif extérieur nord-est de la citerne.

La villa rustica sur le terrassement supérieur comprend le bloc d’ancrage d’un pressoir et une citerne placée sur une solide fondation en bordure de la terrasse de la villa et de la pente raide de l’oued el Beida. La citerne est arasée au niveau de son pavement revêtu d’enduit étanche de tuileau.

Carton 1895, 291-4.

de Vos and Attoui 2013, 169.