Carton 1897, 56 , fig. 21:
"Le premier regard que l’on trouve sur son parcours a, en effet, dix mètres de longueur au minimum, et la conduite a dû être établie là, non pas à l’aide d’une tranchée, mais dans une galerie à même le rocher. Les regards de ce genre sont fort nombreux et disposés régulièrement, tous les quatrevingts mètres, aux points où l’aqueduc est souterrain. Ce sont des puits à lumière circulaire, d’un mètre de largeur. Extérieurement, ils sont prismatiques dans leur partie souterraine et cylindrique au-dessus du sol. Ils étaient fermés par de grandes dalles simplement équarries. Comme ils servaient à descendre dans la conduite, on avait ménagé dans leurs parois de petites cavités où l’on posait le pied. On est tenté de s’étonner de voir les regards aussi rapprochés, quand les dimensions du canal sont assez grandes pour que l’on ait pu y cheminer sans grande gêne. La construction de [58] tous ces puits en maçonnerie a augmenté de beaucoup le prix qu’a coûté l’aqueduc. J’ai, en effet, compté cent cinquante-trois regards sur tout son trajet. Or, si on leur donne une moyenne de six mètres, ce qui est sans doute au-dessous de la réalité, on trouve que, mis bout à bout, ils constitueraient un tube de près d’un kilomètre de longueur. Si l’on ajoute au coût de la maçonnerie les difficultés que l’on a dû rencontrer pour les établir à travers un sol rocheux, on pensera que le prix de la main-d’œuvre ne devait pas être élevé à Dougga, ou qu’il était bien nécessaire de rapprocher ainsi ces puits. Peut-être, d’ailleurs, avaient-ils un autre rôle, sur lequel je reviendrai plus loin, celui de servir d’ouvertures de sûreté, dans lesquelles l’eau pouvait s’élever au cas où, un obstacle se formant en aval et l’empêchant de couler dans le canal, l’augmentation de la pression eût pu devenir un danger pour la solidité des murs. Au-delà de ce premier regard, et après un assez long parcours dans le sol, l’aqueduc émergeait un instant pour franchir un ravin sur quelques arches, pénétrer de nouveau sous une colline et reparaître à environ deux kilomètres de son origine, pour traverser un autre ravin à l’aide d’un intéressant ouvrage."
de Vos, Attoui and Battisti 2013, 19.
de Vos 2004, 18.
de Vos 2000, 30-31, fig. 82.
Carton, L. (1897).
Essai sur les travaux hydrauliques des Romains en Tunisie. Tunis.
Bibtex de Vos, M., R.
Attoui and A.
Battisti (2013).
Rus Africum. Tome II: le paysage rural antique autour de Dougga: l'aqueduc Äin Hammam-Thugga, cartographie et relevés. Bibliotheca Archaeologica, 34. Bari: Edipuglia.
Bibtex de Vos, M. (2004). «Loca neglecta». In:
Archeologia del territorio. Metodi, materiali, prospettive. Medjerba e Adige: due territori a confronto. Edited by: M.
de Vos. Labirinti 73. Università degli studi di Trento. Dipartimento di Scienze Filologiche e Storiche: Trento, pp. 9-55.
Bibtex de Vos, M. (2000).
Rus Africum: Terra, Acqua, Olio nell'Africa Settentrionale: Scavo e ricognizione nei dintorni di Dougga (Alto Tell Tunisino). Labirinti 50. Trento: Università degli studi di Trento. Dipartimento di scienze filologiche e storiche.
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