Sommet inculte de la colline Fedj al-Hjar (‘l’abondance de la pierre’). Le versant nord est cultivé de céréales, les versants ouest et sud ouest sont occupés par des oliveraies.

L’établissement (30,95 x 19,09 m) occupe la partie est du sommet de la colline. La planimétrie régulière est définie par une série d’orthostates émergeants. On compte plusieurs citernes adossées aux pentes sud et est. Une partie de la voûte de la citerne au sud-ouest de la ferme est préservée. Le mur courbe qui suit le relief au pied sud-est de la colline semble appartenir au périmètre de la ferme. La zone délimitée sur le relevé par une ligne rectangulaire à l’ouest de l’établissement indique une concentration d’orthostates et de pierres ex situ. Deux phases distinctes caractérisent la pièce sud-est: la première est représentée par une citerne à double paroi avec un mur extérieur en opus africanum et le mur intérieur en opus vittatum revêtu intérieurement d’enduit étanche de tuileau et d’un bourrelet entre les parois et le bas-fond. Pendant la seconde phase, c.-à-d. durant l’antiquité tardive, on a rempli la citerne pour installer une presse, dont on a coupé de façon grossière la maie à rigole circulaire et le drain orienté vers le côté sud où des dalles en calcaire ont été juxtaposées irrégulierrement pour le pavement – actuellement affaissé – de la presse. L’absence d’un canal entaillé sur la surface des dalles suggère un revêtement en enduit étanche de tuileau qui permettrait de canaliser le liquide pressé vers un canal en forme de S, entaillé dans le bord supérieur nord (largeur 0,10 m) d’un sarcophage remployé comme bassin (extérieur: 2,08 x 0,61 m, intérieur: 1,91 x 0,41 x 0,40 m, capacité 0,3065 m³). Ce dernier conserve un orifice sur la paroi sud qui permettait de décanter le liquide dans un deuxième bassin non-retrouvé. Vu la densité de torcularia antiques de la région (sites 210, 123, 212, 63 et 49), la colline devrait être couverte d’oliviers et / ou de vignes, même si la première phase de l’établissement (site 276) n’a pas laissé de traces d’une presse. Dans la partie ouest de la colline, entre la ferme et l’oliveraie restent les vestiges d’un établissement important de gourbis et d’un chemin abandonné depuis longtemps. La présence des gourbis pourrait expliquer l’état de préservation de l’antique ferme, rasée à fleur de sol à l’exception de la presse tardive.

Mobilier Fragment d’une meule manuelle dormante en lave rouge de Mulargia.

de Vos and Attoui 2013, 107.