Colline couronnée de la Koubba de Sidi al-Akrout.
La cité de Numluli(s) a été monumentalisée grâce au Capitole financé par le décurion de Carthage L. Memmius Marcellus Pecuarianus qui l’a construit pour 20.000 sesterces sur son propre terrain (solo suo extruxit), pour sa patrie, le pagus et la civitas de Numluli, et inauguré en 170 EC (CIL 8.26121), en distribuant des frumenta et de l’huile. Les Memmii avaient probablement leur ferme au site 587. La décoration architecturale et les inscriptions extrêmement riches des linteaux du pronaos du temple sont déposées dans le jardin de la Délégation de Téboursouk (Ferchiou 1984). Les bas-reliefs des linteaux comprennent une frise d’armes groupées autour d’un olivier en honneur de Jupiter et de sa fille, Minerve, déesse de la guerre et de la sagesse, et protectrice de l’oléiculture.
- Les restes du Capitole, en l’occurrence le podium, ont été englobés dans une enceinte construite au moyen de beaucoup de spolia faisant office de fortification byzantine avec quatre pièces rectangulaires et un grand édifice (14,23 x 13,5 m) fouillé par Carton. Ce dernier l’a qualifié de réduit vu la structure en opus africanum avec des chaînes verticales d’orthostates présentes seulement dans le parement extérieur des murs. Ceux-ci conservent beaucoup de spolia, en l’occurrence l’inscription [PAPIRI CAN]DIDVS ET SILVANVS[ (CIL 8.15390a contient le début) réutilisée dans la chaîne centrale du mur est, et le seuil remployé à la verticale. Il est probable que la base de l’édifice est de l’époque romaine et que les murs sont remaniés et élevés à l’époque byzantine. Trois meurtrières et deux petites fenêtres sont conservées dans la partie haute des murs est et ouest. Carton a trouvé dans l’édifice une clef de voûte portant un monogramme chrétien. Le façade qui donne sur le Capitole se distingue par une large porte. Le monument a bénéficié d’une restauration récente.
- Les thermes présentent la même orientation que le Capitole situé à 100 m à l’est; elles conservent au sein du secteur sud-est six camerae juxtaposées, couvertes de voûtes d’arête dont l’extrados est enrobé d’enduit étanche de tuileau favorisant le convoiement de l’eau pluviale, via les dépressions de l’extrados, vers des conduites verticales situées à proximité des murs extérieurs. Ces derniers ont fait l’objet d’une opération systématique d’obturation moyennant des spolia (robustes blocs équarris de dimensions inégales) lors de la construction de la forteresse byzantine. Le mur périmétrique nord a été renforcé sur toute sa longueur d’un contrefort qui conserve des trous carrés surmontés d’un linteau en calcaire. Ces trous sont disposés à petites distances l’un de l’autre, et sont, vraisemblablement, utilisés pour le logement des poutres du plafond d’une salle à abside adjacente à la citerne. L’angle extérieur sud-ouest conserve une margelle en calcaire gris avec une feuillure et deux encoches pour loger et seller le couvercle par des crampons métalliques. Un canal perpendiculaire au périmètre de la margelle servait à convoyer l’eau pluviale dans la citerne.
La salle à abside dans le quartier ouest présente des portes surmontées de plates-bandes de dalles biseautées en forme trapézoïdale, et d’un arc de décharge construit en moellons insérés dans l’opus vittatum.
- L’aqueduc de la cité prend naissance au nord-ouest auprès de la source abondante Aïn Maatria qui est à l’origine de l’oued Maatria et conservait, selon Carton, un barrage.Malgré le labour annuel et la piste qui passe par le tracé de l’aqueduc, le specus de l’aqueduc a conservé son revêtement intérieur d’enduit hydraulique. Il est pourvu de regards et de petites piscinae bien conservés à l’exception du tronçon au nord de la piste. Le dernier regard est de forme rectangulaire, l’avant dernier est presque circulaire. Tous les deux sont revêtus d’enduit hydraulique couvert d’une couche épaisse de sinter. Après l’abandon du site l’eau a continué à couler abondamment.
- À 120 m de la destination finale de l’aqueduc, on note une bifurcation de 90° qui descendait vers la zone de l’église à quadrifolium et un canal taillé dans le roc effleurant auprès du specus en maçonnerie. Cette branche était-elle destinée à l’irrigation ou aboutissait-elle à la structure délimitée par des orthostates alignés?
- Les citernes, destination finale de l’aqueduc, sont construites en opus vittatum peu régulier et avec de rares blocs équarris. Elles sont composées d’au moins quatre camerae, dont une est pourvue d’une abside orientée vers l’est. Aux endroits où les murs sont dénués de leur parement, on relève des trous de boulin des échafaudages nécessaires pour la construction.
- 20 m au sud de l’aqueduc et 80 m au nord de l’église à quadrifolium, un édifice de grande élégance comprend trois pièces du côté ouest; la pièce centrale est pourvue d’une abside avec une calotte conservée en partie. Les deux pièces à l’ouest ont été construites après la troisième pièce à l’est; elles sont appuyées à l’enduit hydraulique du mur latéral de la pièce à l’est. La pièce de l’angle nordouest était couverte de files de voûtes en croisée, plus basses que la calotte de la pièce centrale, et réparties sur toute la surface. Les neuf voûtes d’arête conservent sur les parois latérales en opus vittatum les lunettes à plein cintre et les consoles des arceaux des voûtes. Un linteau de porte en calcaire blanc est inséré dans la lunette centrale du mur ouest. Le mur extérieur en opus africanum comprend trois chaînes verticales de blocs équarris et bossés à remplissage d’opus vittatum de moellons de grand module irrégulier. Les blocs de l’angle sud-ouest ont été enlevés. La feuillure de fondation s’élève en partie audessus du sol. On relève, au sud dans un champ labouré, un mur arasé à fleur de sol; probablement il appartenait à l’enceinte de la structure.
- Au nord du Capitole émerge la partie supérieure d’un édifice pourvu d’une abside orientée vers l’est et couverte d’une calotte assez haute dont, à l’intérieur, sont conservées six assises en opus vittatum. Le mur extérieur, bien conservé, présente des trous de boulin distribués sur le parement d’opus vittatum très régulier de moellons en calcaire blanc, jaune, violet et gris de consistance diverse. La salle adjacente plus large, est assurée par un arc soutenu d’un pilier qui ne conserve qu’un bloc au niveau du sol. La fonction de l’édifice n’est pas claire.
- L’église à quadrifolium (EG001[Fiche]) comporte un espace central carré aux quatre pilastres robustes dans les angles. Le corps central est marqué par une surélévation couverte de deux voûtesà berceau croisées, dont les lunettes sont dotées de fenêtres qui permettaient l’éclairage intérieur. Les toits étaient enrobés d’enduit étanche de tuileau et la paroi extérieure nord-est conserve un fragment de la décoration de relief en stuc qui imite un revêtement de plaques de marbre. L’angle extérieur nord-est englobe un bloc d’ancrage d’un pressoir en position verticale. L’abside nord se distingue par un banc maçonné qui longe la paroi, indice de l’orientation pré-byzantine de l’église (Duval 1999, 938-9).
Aounallah 2010, 111-112, 120, 124, 137, 145, 216.
Cagnat 1898, 6-8, pl. V-VI.
Carton 1895, 294-304.
Carton 1900.
Carton 1901.
Desanges et alii 2010, 188.
de Vos and Attoui 2013, 152.
Duval and Cintas 1976, 899-900:
Gauckler 1901b, 27:
Lapeyre 1940, 196-197, fig. 14.
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