L’impluvium synclinal de grès rouge numide entre le Fedj Adoum et le djebel Bou Khoubza dirige les eaux de pluie dans la gorge qui passe devant la source d’eau tiède (15° C) d’Aïn Hammam. Quelques arbousiers (Arbutus unedo) poussent sur les rives de l’oued Aïn Hammam1. ‘Sous le bioclimat semi-aride cette espèce indique des stations plus humides’.2
La prise d’eau de l’aqueduc se fait à la source d’eau tiède d’Aïn Hammam. La source surgit dans l’impluvium de grès rouge du djebel Bou Khoubza, à 8,27 km au sud-ouest de Dougga. La carte géologique (Perthuisot 1979, 17) caractérise la zone de l’impluvium comme ‘oligocène, grès à dragées et marnes’. Le choix de cette source a été sûrement conditionné par la connaissance empirique que l’eau issue des roches gréseuses ne contient pas ou peu de calcaire en suspension et, par conséquent, ne formera pas de dépôt (sinter) dans la conduite3.
La concrétion dans le specus est en effet minime; une couche mince est visible sur le pont site 050 (fig. 46 à p. 51). Le bassin de captation ou castellum aquae construit près de la source et à la confluence de deux ruisseaux qui descendent de la montagne, canalise l’eau dans un ponceau souterrain (specus, rivus). Du bassin reste un mur sur le côté gauche de l’oued Aïn Hammam, un mur construit en opus vittatum recouvert du mortier des joints, qui couvre totalement les moellons en grès jaune et qui porte des sillons horizontaux et, à l’extrémité du mur conservé, obliques. Un mur-boutant est construit contre l’extérieur du bassin.
Les sillons correspondent aux joints des assises des moellons. Les joints sont aplatis à la règle, après coup, de la même façon que ceux des parois intérieures du specus sur le pont (site 213).
La différence de niveau entre le bassin de captation et le specus du premier pont n’est que de 23 cm sur une distance de 961.14 m. Le captage actuel de la source pour alimenter deux villages à 2 et à 2,5 km de distance4 a compromis les structures antiques.
[1] Arbutus a été trouvé aussi dans les couches préromaines et romaines dans la Medjerda: Faust et al. 2004, 1767.
[2] Carte Phyto-Écologique 1967, 188.
[3] Adam 1989, 268; Baklouti 2008, 166, note 130: selon l’analyse de la composition physico-chimique d’un échantillon, l’eau d’Aïn Hammam est pauvre de calcium, bicarbonate et sel.
[4] Baklouti 2008, 159, note 81.
Baklouti 2008, 155-9.
Carton 1897, 56:
Carton and Denis 1893, 157:
de Vos 2004, 17.
de Vos 2000, 29, fig. 43.
de Vos, Attoui and Battisti 2013, 19.
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