Au sommet d’une butte artificielle inculte dominant les vallées d’Arkou et de Guéttoussia, entouré de champs fertiles labourés, au sud de la piste sur la crête de Thugga à Fedj Adoum.
L’établissement, orienté nord-sud, est fondé sur une substruction (basis villae) probablement de citernes. La plate-forme conserve, du coté nord-est cinq assises en opus vittatum et le montant d’une porte (2 m de lumière) orientée vers la piste de la crête. Un fragment de seuil a été enlevé et déposé à petite distance de l’entrée. Les trois chaînes d’angle en besace conservées présentent des bossages sur les deux côtés extérieurs. Les orthostates sont bien équarris et montés. Deux d’entre eux dans le périmètre conservent un joint factice entre les deux bossages. Les chaînes d’angle permettent de définir la géométrie de l’édifice: 29,42 x 33,83 m (100 x 115 pieds sévèredioclétiens). À en juger par la planimétrie la construction aurait pu être divisée en trois rectangles de 10 x 16 m. Le rectangle situé à l’est est occupé par un torcularium qui est composé, à son tour, de trois presses (12 pieds chacun) dont deux conservent leur bloc d’ancrage placé chacun sur deux orthostates d’un mur parallèle à la façade nord. Ce mur-ci conserve deux orthostates qui pourraient soutenir un troisième bloc d’ancrage de la troisième presse. Ils sont entourés des quatre côtés d’un pavement en opus signinum. La surface du pavement, exposée aux facteurs atmosphériques et anthropiques, se montre plus fine et très vulnérable, tandis que la strate inférieure de l’opus signinum est de meilleure qualité. Les deux blocs d’ancrage des deux presses sont séparés par une dalle en grés, conservée en partie, insérée de chant dans le pavement. À en juger par l’empreinte laissée par la partie manquante de la dalle dans le pavement, on peut affirmer que la dalle et la presse sont contemporaines. Un bloc d’assise des poteaux-guide du levier se trouve dans la seconde presse.
Le secteur nord-ouest de l’établissement conserve plusieurs spolia réutilisés dans les structures de la phase tardive, dont deux arbores fragmentés présentent des rainures pour retenir l’extrémité fixe du levier. Un arbor contient deux encoches, l’autre une seule. Ils sont similaires aux deux exemplaires avec trois encoches horizontales réutilisés dans la forteresse byzantine de Thibursicum Bure (de Vos 2007, 55, fig. 13a-b). On compte aussi une plinthe ou couronnement mouluré, peut-être d’un autel funéraire renversé et un linteau évidé en plein cintre, du type utilisé sur les mangeoires de l’édifice à auges à Mactaris ou dans les églises de Carthage.1 Dans la partie ouest s’élève une structure circulaire (ø 7 m) dont la fonction ne peut être définie sans sondage, probablement il s’agit d’un silo ou d’une tour de guet (de Vos 2008, 281-2).
Dans le secteur sud-ouest de la ferme, deux montants d’une porte émergent à la hauteur des encoches pour la sera et appartiennent à une structure carrée qui semble être une tour. Les fouilles clandestines menées dans les années 2000 ont gravement endommagé le monument mettant au jour un mur intérieur en opus vittatumde grand module parallèle au mur nord.
Mobilier Une tesselle cubique de calcaire blanc, une brique d’opus spicatum.
[1] Hypothèses sur la fonction: Christern 1976, 253, Duval 1976, Ennabli 2000, 88, 120, 133-134; Golvin 2009; v. sites 12, 474.
Carton 1895, 235.
de Vos and Attoui 2013, 94.
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