Toponyme

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Emplacement

36.39° N, 9.142° E, h. 583 m.

Oued ech-Chabeur ou Morra, thalweg qui descend de la dépression entre le Fedj Adoum et du djebel Bou Khoubza.

Description

Le deuxième pont, à un seul arc, est protégé par un perré qui, à 150 m en amont, devait briser la force du courant devant les piliers du pont. Le perré est formé d’un pavement dallé dans la partie latérale nord de l’oued entre deux murs épais de 0,9-1,0 m en opus vittatum de moellons de grès jaune liés au mortier blanc. Le mortier des joints pleins bave et déborde sur les moellons. L’arête supérieure des moellons est en saillie par rapport à l’arête inférieure. De cette manière la surface du mur présente un profil discontinu,1 à zig-zag, un détail technique qu’on observe fréquemment dans les édifices du Haut et Moyen Empire dans l’Afrique du Nord. Le pavement est incliné vers l’axe de l’oued. Les dalles sont en calcaire gris, blanc et en lumachelle (fig. à p. 98), un calcaire fossilifère fréquemment disponible sur le djebel Alia2. L’eau cheminait entre les deux murs pour qu’elle n’exerce pas trop de pression sur le pont situé à 100 m en aval. Un mur épais à travers la partie latérale sud, lié à l’extrémité haute du mur du perré au centre du lit de l’oued ech-Chabeur forçait l’eau de couler par là.


[1] Rus Africum 2013, 69, mur de soutien de l’aqueduc site 099, DVD photographies 099-1.2.3.4; 93, torcularium site 205.

[2] Perthuisot 1979, 15.

Citations site

Baklouti 2008, 162-63, fig. 17 a-b:

Propose d’interpréter le dallage comme celui d’une voie antique entre les substructions de deux culées d’un pont; en contestant l’interprétation de barrage et canal de la part de Carton. Selon Baklouti ‘le pavage du sol aurait dû être affecté’ par ‘le torrent violent’ supposé par Carton, mais ‘il est encore aujourd’hui en très bon état de conservation’. Un argument contre l’interprétation de Baklouti est l’extrémité sud du dallage qui présente clairement une limite par la rangée de quatre dalles alignées plus robustes. Les extrémités des deux murs également présentent une rampe. Le barrage et le canal sont encore en bon état de conservation parce que le librator et l’ingénieur ont bien calculé la construction et qu’elle est régulièrement nettoyée par l’oued ech-Chabeur.

Carton 1897, 58:

"La violence des eaux étant fort grande dans ces montagnes, on avait pris de grandes précautions pour l’empêcher d’être eporté.Un canal, long d’environ 60m, large de 3,20m et compris entre deux murs d’une épaisseur de 0,80m, prenait les eaux du torrent en amont et les conduisait jusqu’au pontaqueduc dont elles ne pouvaient ainsi heurter les pieds-droits. Les effets de cette disposition se font encore sentir: ni l’un ni l’autre de ces piliers n’a bougé, et la différence de niveau entre le lit du ravin étant en amont et en aval de plusieurs mètres, les eaux s’y précipitent en formant une chute assez élevée. Pour assurer davantage la sécurité, un mur, placé à l’extrémité supérieure du canal et perpendiculaire à lui, forçait les eaux à s’y engager."

Carton and Denis 1893, 157:

"pour empêcher la violence des eaux de détruire ce pont, qui a dû être affouillé probablement et menacé, sinon détruit, à un moment donné. Un peu en amont, on voit en effet un barrage d’où part un canal qui, à en juger par sa direction et parce qu’il a la même largeur que le pont, devait suivant toute probabilité, aboutir à ce dernier (Pl. II, fig. 1)"

de Vos 2000, 30, fig. 88.

de Vos, Attoui and Battisti 2013, 23.

Bibliographie

Baklouti, H. (2008). «L'alimentation en eau de Dougga (Thugga). Sources, aqueducs et réservoirs publics». In: Africa 22, pp. 139-76. Bibtex
Carton, L. (1897). Essai sur les travaux hydrauliques des Romains en Tunisie. Tunis. Bibtex
Carton, L. B. C. and C. Denis (1893). «Notice sur les fouilles exécutées à Dougga». In: Bulletin trimestriel de géographie et d’archéologie de la Société de Géographie et d’Archéologie de la Province d’Oran 13, pp. 155-62. Bibtex
de Vos, M. (2000). Rus Africum: Terra, Acqua, Olio nell'Africa Settentrionale: Scavo e ricognizione nei dintorni di Dougga (Alto Tell Tunisino). Labirinti 50. Trento: Università degli studi di Trento. Dipartimento di scienze filologiche e storiche. Bibtex
de Vos, M., R. Attoui and A. Battisti (2013). Rus Africum. Tome II: le paysage rural antique autour de Dougga: l'aqueduc Äin Hammam-Thugga, cartographie et relevés. Bibliotheca Archaeologica, 34. Bari: Edipuglia. Bibtex

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