Butte à louest de l’oued Melah.

La ferme, Bordj bou Baker, se dresse sur un établissement antique dont certaines structures émergent autour du bâtiment moderne. Le bordj est une maison traditionnelle arabe avec une entrée à baïonnette donnant sur une cour centrale carrée autour de laquelle sont disposées les chambres. Des blocs antiques en calcaire ont été réutilisés dans le pavage de la cour et la construction des murs. L’importante inscription publique déposée devant la façade du bordj (CIL 8.27413) et enregistrée par Merlin autour de 1902, mentionne un acte de magnificentia privée: la construction d’un temple par Iulia Crescentia dans la civitas Geumitanorum. Le bloc avec cette inscription a été trouvé sur place selon l’information orale des riverains. La provenance de l’inscription n’est pas connue: elle pourrait être originaire du site 309, qui comporte certaines structures monumentales et qui se fait appeler res p[---], ou du site 169 même: la structure antique devant la façade actuelle est constituée de murs à chaînes d’angle de grand appareil et à remplissage de petit appareil de moellons avec joint creux en chanfrein. Elle est composée d’une grande pièce rectangulaire et d’une chambre plus petite, qui semble être une citerne à angles arrondis à l’intérieur revêtus d’enduit étanche de tuileau. Les nombreux orthostates émergeant de la pente et et les murs au nord du bordj respectent l’orientation de la structure antique. Les montants de la porte du bordj et d’une étable à l’ouest se composent de seuils monumentaux et d’un bloc parallélépipédique orné d’un cercle à six rayons. Ces éléments architecturaux et la corniche monumentale moulurée placée à côté de l’inscription pourraient venir de l’aedes Valentina construite par Iulia Crescentia. Il est également concevable que le bordj est fondé sur la partie centrale du temple, et le reste de la civitas enseveli sous les champs cultivés aux alentours.

Carton 1897, 50:

Carton 1897, 229:

de Vos and Attoui 2013, 84.

Gauckler 1901b, 29: