Le site occupe le versant gauche de l’oued es-Zaouïa, il englobe la source Aïn Zaouïa capturée dans un abreuvoir formé de seuils (à huit trous de logement de la grille) et de hauts montants antiques. Une ferme de l’époque du protectorat français a été construite en face de l’établissement antique. Les cultures céréalières de la terre entourant l’oliveraie sont pratiquées en jachère. L’oliveraie est divisée en deux parties: en bas des oliviers séculaires, en haut des oliviers jeunes en alternance avec des amandiers. Deux Mzara blanchies à la chaux dans le site: la première de Sidi bou Attila, près du présumé temple d’Esculape, la seconde formée du caroubier du contrefort de l’angle sud de la citerne.
L’établissement a profité de la source d’Aïn Zaouïa, dont l’eau a été captée et stockée dans un grand réservoir et plusieurs citernes formant le système de cryptoportiques, la basis villae de la ferme antique. Le plan originel était en forme de L, il conserve une abside dans l’angle sud-ouest. Le toit plat de la calotte de l’abside (pavement de l’étage) conserve son enduit étanche de tuileau. On relève à l’étage une citerne revêtue d’enduit étanche de tuileau scellé en bourrelet au niveau de la jonction des parois et du fond de la citerne. La citerne conserve un orifice de vidange du côté nord-ouest. Le grand réservoir décrit et en partie relevé par Carton, est soutenu du côté de la vallée par quatre pilastres en maçonnerie. Il conserve dans le mur sud le canal qui cheminait l’eau de la source au puits incorporé dans l’angle extérieur sud.
Auprès du réservoir, le torcularium (12,5 x 13,9 m) suffisant pour l’emplacement de quatre presses conserve actuellement les éléments de trois presses in situ. La structure d’un carré ou presque (12,5 x 13,9 m) accueille actuellement des éléments de trois presses. Une cinquième presse se trouve à 10 m au sud-est, elle est orientée différemment et elle conserve un bloc d’ancrage in situ.
D’autres éléments de la presse sont dispersés sur le site:
- un bloc d’ancrage retaillé d’une inscription dédicatoire gravée dans une tabula ansata (Iunoni Lucinae Aug: CIL 8.27357) et déposé à l’extérieur, au nord du bâtiment principal, doit remonter à une phase tardive;
- une meta de meule (renversée) pour le blé ou pour le traitement premier des olives, dont on voit seulement le cylindre;
- deux linteaux d’ancrage ex situ, dont l’un à proximité de l’intersection des deux cryptoportiques;
- des colonnes (ou cylindres qui ont été utilisés dans les meules);
- un contrepoids fragmentaire situé à la hauteur du contrefort blanchi à l’angle sud;
- un bloc d’ancrage fragmentaire et un fragment de maie sont déposés dans les tas de pierres près de la voûte;
- une petite maie pour usage domestique ou pour des drupes mineures est déposée dans l’oliveraie en haut.
La citerne inférieure dans le sud-ouest est en opus vittatum; elle à été renforcée, après coup, par huit contreforts adossés dont les chaînes d’angle sont formées de gros blocs en calcaire; ils sont intercalés par des assises de grands blocs équerrés qui traversent toute l’épaisseur du caementicium qui constitue le noyau des contreforts. La citerne présente trois meurtrières dans la paroi intérieure et une autre dans le mur extérieur.
Le podium carré dominé par un cylindre d’un diamètre de 5 m au nord-ouest de la ferme doit être interprété comme un mausolée familial. Les dix épitaphes enregistrées par Carton e.a. auprès du supposé temple d’Esculape au sud-est, de l’autre côté du complexe, présentent des noms différents qui appartenaient à d’importantes familles de Thugga (Vitellia, Vibia, Iulia). Le supposé temple contient une substruction voûtée couverte d’un étage construit dans les temps modernes. Parmi les nombreuses pierres accumulées autour de la construction on note un linteau d’une fenêtre à barreaux pourvu de trois petites encoches, un chapiteau corinthien, une base de colonne composite à double scoties (probablement sur plinthe carrée), des corniches saillantes à trois motifs ornementaux superposés: 1. denticules 2. oves et flèches 3. modillons soutenus par une feuille d’acanthe alternés avec des caissons décorés d’un fleuron à feuilles dentelées, un épistyle dont le côté inférieur (soffite) est décoré d’une frise d’un rameau délimitée par des rais de cœur en ciseau. Deux inscriptions publiques sont signalées par Carton: la première (CIL 8.26559g) mentionne scaenicos ludos provenant sûrement de Thugga parce qu’elle fait partie d’autres fragments des années 264-265, qui ont été trouvés dans la forteresse byzantine de Thugga (CIL 8.26559a-f, hl), et la deuxième qui concerne la reconstruction d’un temple d’Aesculapius Augustus (CIL 8.27356).
Une autre construction carrée (8,5 m de coté) située en haut, en marge de l’oliveraie supérieure, probablement une tour de guet, conserve seulement quelques orthostates.
Carton 1914, 286 note 2:
Carton 1895, 200-04.
Carton 1897, 45 et fig. 11:
de Vos 2004, 30-1.
de Vos and Attoui 2013, 52.
Saint-Amans 2004, 138, 312, 324::
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